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Mars 2012

Lettre à tous les candidats à l’élection présidentielle*

 

La Société des Amis du Palais de la découverte
à
Madame ou Monsieur…..
Candidat(e) à la Présidence de la République

Paris, le 29 mars 2012

 

Madame ou Monsieur,

 

La Société des Amis du Palais de la découverte (Sapade) souhaite vous faire part de son inquiétude concernant l’avenir de cette institution : on peut en effet avoir aujourd’hui des craintes extrêmement sérieuses sur le maintien de sa spécificité, sur les conditions de son fonctionnement, voire sur son existence même.

Rappelant l’importance de la diffusion des connaissances scientifiques auprès de tous et en particulier des jeunes, en un temps où les avancées de la science peuvent être beaucoup plus rapides que leur perception et leur acceptation par la société, la Sapade souligne le rôle essentiel joué à cet égard par le Palais de la découverte depuis sa fondation par Jean Perrin en 1937. Cet établissement exceptionnel apporte, depuis trois quarts de siècle, une information vivante sur la science en train de se faire. C’est un outil pédagogique très utilisé par les enseignants. Ses expositions, ses démonstrations expérimentales, le contact direct de ses médiateurs avec le public sont à la source d’innombrables vocations scientifiques.

Depuis janvier 2010, le Palais de la découverte a été fusionné avec la Cité des sciences et de l’industrie en un établissement unique « à caractère industriel et commercial », intitulé Universcience. Le rapprochement des deux établissements était sans doute légitime (ils sont complémentaires) et la Sapade ne le remet pas en question. Mais ils n’ont pas exactement la même vocation et c’est une chance pour un pays comme le nôtre de disposer d’une institution ayant pour objet principal de faire comprendre ce que sont, en tant que tels, les progrès de la science (le Palais de la découverte) et d’une autre, dont la finalité est d’abord d’éclairer les citoyens sur la façon dont ces avancées peuvent être utilisées pour le progrès de la société elle-même (la Cité des sciences et de l’industrie).

Or l’organigramme régissant le fonctionnement d’Universcience, paru fin 2011, ne fait nullement mention du Palais de la découverte, qui ne dispose dès lors d’aucune expression propre, d’aucune modalité spécifique de programmation ou de communication, pas même d’un responsable de site. Dans ces conditions, il est évident que très rapidement, plus rien ne distinguera les deux établissements. En outre, les projets actuels de transformation des espaces à l’intérieur du Grand Palais font régner une vive crainte quant à l’avenir du Palais de la découverte en son sein. Il serait déjà prévu une réduction des surfaces mises à sa disposition et il serait notamment question de supprimer de grands montages de physique, parties du patrimoine scientifique, pour les remplacer par des expériences virtuelles sur écran.

Nous ne demandons pas un retour à la situation antérieure, les allers-retours administratifs étant toujours préjudiciables. Nous demandons simplement :

  1. que la restructuration du Grand Palais ne conduise pas au démantèlement de fait d’un remarquable établissement à vocation scientifique au cœur de la capitale, qu’elle ne porte pas atteinte aux surfaces qui lui sont dévolues et qu’au contraire, elle valorise son rôle.

  2. que, dans le cadre d’Universcience, soit rendue au Palais de la découverte une marge suffisante d’autonomie, ce qui implique en particulier que cet établissement, identifié en tant que tel, dispose d’un directeur délégué et d’un conseil scientifique.

 

Pour la Sapade, au nom de son Assemblée générale et de son Conseil d’Administration.

 

Denis VARLOOT                                                                                             Philippe LAZAR
Vice-Président de la Sapade                                                                     Président de la Sapade*

* Cette lettre a été approuvée à l'unanimité par le Conseil d'Administration et par l'Assemblée générale du 7 février 2012, également à l'unanimité.



Février 2011 
Sauvegarder l’autonomie fonctionnelle
du Palais de la découverte

 

Depuis le 1er janvier 2010 le Palais de la découverte et la Cité des sciences et de l’industrie ont été regroupés en un nouvel établissement public à caractère industriel et commercial, Universcience. Mme Claudie Haigneré, ancien ministre, en a été nommée présidente par le Conseil des ministres du 16 février 2010. Nous avons pris acte de ces décisions formellement légitimes. Toutefois nous avons tenu à exprimer nos inquiétudes en lançant en mars 2010 la pétition suivante, qui a recueilli près de trois mille signatures et qui reste plus que jamais d’actualité :

« Je ne saurais accepter qu’ayant formellement disparu en droit, ce fleuron exceptionnel de notre histoire qu’est le Palais de la découverte perde toute espèce d’autonomie et ne soit plus en état de poursuivre les missions de diffusion des dimensions culturelles de la science et d’éducation populaire qu’il a merveilleusement remplies depuis sa création, notamment auprès des jeunes. Je demande, avec la Société des Amis du Palais de la découverte, que les intentions exprimées au sujet du devenir du nouvel établissement se traduisent par des dispositions institutionnelles précises, et en particulier que, sous une forme ou une autre, le Palais de la découverte continue à bénéficier, dans son implantation actuelle, d’une direction spécifique au sein du nouvel ensemble. »


Pour garantir la pérennité de l’autonomie fonctionnelle du Palais, nous demandons solennellement que les dispositions opérationnelles d'Universcience, en cours d’élaboration, prennent explicitement en compte les éléments suivants :

  1. Le regroupement des deux établissements ne doit pas faire disparaître la spécificité de chacun d’eux, si utile à la complémentarité conceptuelle de leurs actions et à leur perception différentielle par les visiteurs. Un pays comme le nôtre se doit de développer des modes complémentaires et bien distincts de diffusion de la connaissance des sciences et des techniques, qu’on peut résumer de façon lapidaire par les deux expressions « comprendre pour comprendre » et « comprendre pour agir ». Or nous disposons de deux institutions dont le nom même renvoie à cette dualité : le Palais de la découverte, la Cité des sciences et de l’industrie  - sachons profiter de cette chance ;
  2. Les modalités de gestion scientifique du Palais de la découverte doivent permettre la préservation de ses responsabilités propres (son créateur Jean Perrin disait : « montrer la science en train de se faire ») tout en favorisant le développement des partenariats que la structure actuelle appelle ;
  3. Trois atouts majeurs doivent être plus particulièrement préservés : la remarquable intégration actuelle du Palais à la fois dans la communauté scientifique, dans celle des enseignants, et dans le réseau des institutions qui, sur le territoire national, ont des responsabilités de diffusion des connaissances scientifiques analogues aux siennes ; le rôle exceptionnel des équipes de médiateurs, qui doivent être associées à la conception et à la programmation des activités du Palais ; la réflexion conjoncturelle et prospective qui lui est propre.

Ce texte a été examiné, amendé et adopté par applaudissements
 au cours de l’Assemblée générale de la Sapade en date du 2 février 2011

Mars 2010
Pétition nationale en faveur de la sauvegarde du Palais de la découverte

Depuis le 1er janvier 2010 le Palais de la découverte et la Cité des sciences et de l'industrie ont été regroupés en un nouvel établissement public à caractère industriel et commercial. Mme Claudie Haigneré, ancien ministre, en a été nommée présidente par le Conseil des ministres du 16 février 2010. Les pouvoirs publics sont incontestablement dans leur légitimité constitutionnelle lorsqu'ils prennent des décisions de cette nature et nous n'avons par ailleurs aucun doute sur la volonté de la présidente de forger une ambition nouvelle commune pour le nouvel établissement en prenant appui sur les deux sites, les deux cultures, les deux traditions, les deux identités et en cherchant à bénéficier de l'adhésion de la communauté scientifique tout entière. Mais comme pour le moment aucun texte en préparation ne semble traduire ces orientations en termes opérationnels, nous vous proposons d'affirmer votre soutien à la pérennisation du Palais de la découverte en signant la pétition suivante.

« Je ne saurais accepter qu'ayant formellement disparu en droit, ce fleuron exceptionnel de notre histoire qu'est le Palais de la découverte perde toute espèce d'autonomie et ne soit plus en état de poursuivre les missions de diffusion des dimensions culturelles de la science et d'éducation populaire qu'il a merveilleusement remplies depuis sa création, notamment auprès des jeunes. Je demande, avec la Société des amis du Palais de la découverte, que les intentions exprimées au sujet du devenir du nouvel établissement se traduisent par des dispositions institutionnelles précises, et en particulier que, sous une forme ou une autre, le Palais de la découverte continue à bénéficier, dans son implantation actuelle, d'une direction spécifique au sein du nouvel
ensemble ».

À la date du 16 décembre 2011, cette pétition avait recueilli 2839 signatures.

 

Janvier 2010

Intervention  de Philippe Lazar, président de la Sapade, lors de la remise du Prix spécial Jean-Perrin 2009
de la Société française de physique au Palais de la découverte, le 29 janvier 2010.


« Ce jour est d’abord un jour de joie. La Société des amis du Palais de la découverte, la Sapade, est très reconnaissante à la Société française de physique, la prestigieuse SFP, d’avoir attribué au Palais de la découverte — et donc à tous ses personnels — son Prix spécial Jean-Perrin 2009, un prix non moins prestigieux et qui porte le nom du fondateur de l’institution à laquelle nous sommes si profondément attachés : nous, les amis du Palais, par définition dirai-je, mais aussi la communauté scientifique et universitaire tout entière, et tant et tant de citoyens — et notamment de jeunes citoyens — qui se sont initiés à la science dans ce lieu à la fois de rationalité et de beauté, que je n’hésiterai pas pour ma part à qualifier de magique. Ce fut par exemple mon cas, juste après la guerre, et, à l’époque, la science c’était d’abord la physique, chère Michèle Leduc !
Un jour de joie donc, mais qui nous donne aussi l’occasion de témoigner publiquement de nos interrogations, pour ne pas dire de nos inquiétudes, à l’évidence partagées par beaucoup comme vient de le rappeler la présidente de la SFP.
Nous avons pris acte, à la Sapade, de la décision des pouvoirs publics — elle relève incontestablement de leur responsabilité institutionnelle — de « rapprocher » le Palais de la découverte et la Cité de sciences et de l’industrie. Nous n’avons pas oublié pour autant que la note de cadrage de cette réforme mentionnait  - je cite - que « ce rapprochement » (officiellement on ne parlait pas alors de « fusion ») devait 1) « s’appuyer sur les deux sites, les deux cultures, les deux traditions, les deux identités pour forger une ambition nouvelle commune » et 2) « être porté par la communauté scientifique et universitaire tout entière ».
Nous ne mettons pas en doute la volonté des responsables de cette opération — et en particulier la vôtre, Mme l’Administratrice provisoire — « de forger une ambition nouvelle commune ». Par contre ce que nous croyons savoir des dispositions actuellement en cours de mise en œuvre pour le nouvel établissement ne nous semble pas de nature à garantir le respect des deux directives que je viens de rappeler. En effet ces dispositions ne prévoient apparemment aucune autonomie fonctionnelle pour chacune des deux institutions, au risque, en particulier, que s’efface progressivement ce qui fait la spécificité du Palais de la découverte (la diffusion des apports de la science en tant que telle, le rôle-clef confié, en son sein, à des médiateurs scientifiques). Or ce sont précisément ces caractéristiques qui motivent l’attachement que lui voue de très longue date la communauté scientifique et dont témoigne l’attribution par la Société française de physique du Prix spécial Jean-Perrin 2009.
Nos interrogations ou nos doutes ne sont bien sûr que des interrogations ou des doutes, leur formulation explicite témoigne simplement de notre vigilance et de notre détermination absolue à ne pas laisser le Palais disparaître de fait comme il a disparu de droit. Ces craintes n’atténuent pas notre joie, aujourd’hui, et elles renforcent notre très vive reconnaissance à l’égard de la SFP ! »

Photo © Palais de la découverte / Chantal Rousselin